La Merveilleuse Histoire de Ronald et Julius.

Ceci est une fiction, toute personne ou évènement ressemblant à la réalité sont fortuites.

Ronald posa sa brosse à cheveux à côté de l'évier, checka une dernière fois que ses dents étaient bien nettoyées puis se dirigea rapidement vers la chambre. L'hiver était rude cette année-ci et le seul plaisir des habitants était de vite retrouver leurs couvertures chaudes le soir!

Il courut rejoindre son amant, glissant ses mains froides sous son t-shirt. Julius sursauta en couinant. Le brun gloussa sous le regard furieux du conjoint.

"Non, mais ça va pas!
"Mais j'ai froid!
"Moi aussi! C'est pas une raison!
"Mais ne te gênes pas alors!"

Julius n'attendit pas une seconde de plus mais, à la différence, il glissa ses mains dans le pantalon. Le teint de Ronald vira au rouge coquelicot à l'instant même. Gêné, il se serra un peu plus contre le blond, cachant son visage dans son cou.

"Tu n'es pas tenable…
"Tu m'en as donné la permission mon cœur…"

Le cœur de Ronald s'arrêta un instant. Il avait bien entendu ou…?

"Mon… Cœur?
"C'est bientôt Noël… J'ai toujours aimé cette fête…
"… J'aime bien l'effet fin d'année sur toi!
"Ne prends pas trop vite l'habitude, en janvier, c'est terminé!
"Alors laisse moi un peu profiter!"

Il se réinstalla confortablement sur le torse de son amant, s'amusant à le câliner tendrement. Ce genre de soirée calme, ça faisait un temps qu'ils n'en avaient plus eu…

"Quand j'étais petit, tu sais ce que ma grand-mère faisait chaque année à Noël?"

Le brun se releva pour embrasser délicatement son amant.

"Quoi ça?
"Chaque année… je dormais chez elle… Et quand elle allait me coucher, elle me racontait toujours l'histoire de la Princesse au Cœur de pierre et du chevalier boiteux."

Ronald se coucha sur le blond, les mains croisées sur son torse et sa tête posée dessus. Il le regarda, perdu dans ses pensées.

"La Princesse au Cœur de pierre et le chevalier boiteux… Joli nom…
"C'est un conte assez triste… Mais chaque année, je l'attendais avec impatience…
"Tu n'as pas envie de me le raconter?"

Julius sortit de ses pensées et ancra son regard dans celui de son amant. Il croisa ses bras derrière sa tête.

"Nous ne sommes pas encore Noël…
"Mais le soir de Noël, tu pourras pas me le raconter vu qu'on sera dans ta famille…"

Julius ferma les yeux et laissa un petit silence flotter, le temps de bien se rappeler de cette histoire.

"Il était une fois, dans un royaume très lointain, une jeune Princesse que tout le monde disait au cœur de pierre. Elle fuyait les gens tellement elle les craignait… Elle avait peur des Hommes malades, jugeant et mauvais… Elle avait peur de ce royaume où elle habitait. Sa famille ne savait plus quoi faire… Un jour, elle eut tellement peur qu'elle partit loin de tout… Elle partit au fond de la forêt se réfugier dans une cabane tout de bois, sans clous pour éviter les objets menaçants… Elle se cultiva son propre petit potager et ne fit jamais aucun mal aux animaux… D'ailleurs… Ses seuls amis, au rythme des années, furent des animaux…

Il y avait un petit ourson, doux comme une peluche mais au caractère fort lunatique… Un majestueux cheval au poil noir, têtu comme une mule mais toujours fidèle… Un crabe qui triturait toujours sa barbiche quand il réfléchissait et voulait toujours vivre hors de l'eau… C'était son amie belette rousse qui devait toujours l'y remettre. Celui-ci avait l'air constamment endormi mais savait réveiller un mort juste en rigolant… Et le retuer tout de suite grâce à l'odeur de ses pieds qui piquaient les yeux... Il y avait aussi un castor fort précieux et ne supportant avoir la fourrure bouclée! Mais bizarrement, tout le monde l'adorait… Puis l'oiseau au plumage d'oisillon, toujours à la recherche de ses coquilles d'œufs et aimant parler psychologie aux moments les plus inappropriés… Et pour finir… L'ami le lézard. Il avait un caractère de cochon mais une façon tellement comique de parler qu'on ne savait s'en passer…

Et ils vivaient à huit, au fond de cette forêt de mélèzes, heureux. Ils aimaient aller jouer dans la rivière, puis cueillir des fruits… Ils savaient courir des heures entières sans s'arrêter pour ensuite dormir des jours entiers sans se réveiller. Ils adoraient se chamailler entre eux et regarder les étoiles le soir avant de dormir… La vie leur était agréable et pour les petits animaux, cette Princesse n'avait pas un cœur de pierre mais de cristal.

Un jour, la Princesse lisait une histoire aux petits animaux quand le cheval se mit à l’embêter gentiment. Le castor se mit à bouder avec le lézard. Ils voulaient avoir la suite. Le crabe tenta une nouvelle fois de sortir de l'eau, profitant que la belette soit endormie. L'ourson et l'oiseau stupide s'amusaient à manger tout en rigolant face aux bêtises du cheval. Mais celui-ci fort maladroit, se coupa la patte à une page du livre. Le crabe, qui venait de réussir son plan, s'arrêta pour triturer sa barbe en annonçant que ça n'arrivait qu’aux autres. Tous les animaux coururent auprès du cheval blessé et le consolèrent. La Princesse inquiète s'encourut chercher des herbes soignantes dans la forêt.

Alors qu'elle cherchait désespérément cette plante, un chevalier solitaire vit de loin sa magnifique chevelure dorée brillant de milles éclats sous le feu du soleil. Il s'approcha d'elle et remarqua assez vite son état.

"Ma douce louve, quel mal vous frappe donc?"

La Princesse surprise fit face au chevalier. Durant un bref instant, elle en oublia même qui elle était. Et elle comprit que le monde n'était pas aussi méchant qu'elle le pensait… Que des Hommes bons pouvaient aussi exister. Elle en oublia sa précédente préoccupation et invita le jeune homme à s'installer à ses côtés pour parler. Et ils discutèrent une heure… Puis deux… Puis trois… Puis quatre…

Et enfin, quand la Princesse revient au prêt de ses amis, elle y emmena son chevalier. Elle voulait absolument présenter ce rayon de soleil, cette homme plein de bonté qui gagnait à être connu. Et chaque animal réagit différemment.

La belette, sentant que la situation devenait plus rousse qu'elle, décida de partir. Il avait croisé une autre belette et ils décidèrent de faire un bout de chemin ensemble.

Le crabe regarda son ami partir et arriver ce nouveau chevalier. Il resta stoïque, triturant ça barbe durant de longues heures.

Le lézard, l'oiseau et le castor étaient partis eux aussi à la recherche de la plante soignante et de la Princesse. Ce n'était pas dans ses habitudes d'être aussi longue et ils commençaient à s'inquiéter.

Le cheval réagit brusquement. Pourquoi donc cette homme était-il là? Et pourquoi donc la Princesse le regardait avec ce regard tellement bizarre? Et, à l'étonnement de la Princesse, il grogna.

L'ourson, un peu plus craintif, n'osa faire un geste et décida de regarder ce qu'il allait se passer avant de réagir lui aussi. Pourquoi tout était-il aussi compliqué à comprendre?

La Princesse proposa au prince de rester avec eux. Il descendit de son cheval blanc et tout le monde se rendit compte qu'il boitait. Du côté de la Princesse, cela ne le rendait que plus beau. Pour le cheval, beaucoup plus ridicule.

Le premier jour, l'ambiance était tendue mais personne ne dit rien. Le Princesse s'occupait de son prince, préparant à manger pour lui, essayant de faire un maximum pour qu'il ne fatigue pas cette jambe boiteuse.

Le deuxième jour, le cheval se mit à râler à haute voix. Le crabe tortillait toujours sa barbe mais personne ne sut si c'était pour sortir de son bocal ou pour la situation.

Le troisième jour, le cheval ne voulut plus rentrer à l'intérieur ni même adresser la parole au prince. La Princesse vint alors lui demander de changer car elle, elle avait évolué, mûrit. Elle avait trouvé sa moitié. Et l'ambiance devint encore plus tendue.

Le quatrième jour, le prince ne cache plus son amour pour la Princesse, la suivant partout en boitant et en récitant des discours mielleux. C'est lors d'un de ces moments que la situation s'empira encore :

"Ma louve, enlevez le u et cela donne love! Le destin voulait nous faire rencontrer!"

Alors que le crabe était partit se cacher derrière un rocher plus petit que lui pour cracher ses bulles, le cheval éclata de rire.

Le cinquième jour, les cris fusèrent. Le prince en eu assez de la situation et prévint la Princesse qu'il souhaitait repartir mais avec elle. Le cheval s'accrocha à sa robe et lui demanda de rester. On estima que le cheval se considérait comme le centre du monde et on le rejeta.

Le sixième jour, la Princesse fit une dernière requête auprès du cheval pour qu'il change et lui proposa même de devenir le nouveau destrier du prince. Il refusa et la Princesse repartit dans ce monde qu'elle avait tant fuit et haït.

Le septième jour, quand le lézard, le castor et l'oiseau revinrent, tout avait changé. Les plantes pour soigner le cheval ne servirent plus à grand chose. Un autre mal régnait. Le lézard partit se cacher entre les poutres de la cabane et on n'entendit plus que sa voix à chaque fois qu'il râlait. Et il avait matière à râler.

L'oiseau perplexe décida qu'en plus de rechercher ses coquilles d'œuf, il chercherait aussi ce cœur de cristal qu'il avait à maintes fois aimé. Le castor, toujours aussi précieux, préféra se taire que d'user sa belle voix à parler de cette Princesse qui avait tout perdu auprès de lui. L'ourson, lui, priait chaque soir pour que la Princesse revienne au moins une fois de temps à autre. Mais plus le temps passait et moins il eut d'espoir.

Le crabe courageux sortit de l'eau et partit en ville voir la Princesse. Quand il toqua de ses deux pinces à la porte, personne ne lui répondit. Au contraire, l’on verrouilla à double tour l'entrée. Sans doute, estimait-on que c'était mieux ainsi. Il rentra le bouc frémissant.

Après cela, les animaux n'eurent pas besoin de parler pour penser à la même chose. Cette Princesse avait bel et bien un cœur de pierre pour préférer ce prince boiteux. "

Un petit silence régna dans la chambre. Julius s'amusait à tendrement caresser le dos de Ronald, lequel était perdu dans ses pensées. Il sentait venir la réflexion comme quoi toute sa famille était bizarre. Le brun déposa sa tête sur le torse de son amant en soupirant.

"Pauvres petits animaux… C'est trop triste!
"J'avais prévenu…
"Et tu aimais bien cette histoire!
"Aïe!"

Ronald en avait profité pour le pincer. Outré, Julius se mit à le chatouiller et ainsi commença une bataille qui se termina à 1-0 pour Julius quand Ronald tomba hors du lit.

"N'empêche ta famille est étrange…
"Allez, je l'aurai parié!
"Un conte est censé raconter une histoire avec une certaine symbolique ou chacun y trouve une morale pour sa propre vie! Chacun doit se reconnaitre dans les personnages! Hors dans celui-ci, je suis sûr que jamais une telle histoire arrivera dans le monde!
"Au lieu de te mettre à analyser l'œuvre de mon enfance, tu ne viendrais pas plutôt te coucher?"

"Julius, tu n'oublie pas que nous avons un dîner le 23 chez ta cousine!
"Non Julius, le repas chez tes parents c'est le 25!
"Julius, ça ira si le 26 à midi on mange avec des amis et, le soir, on va voir mes grands parents au home?
"Le 30, nous irons sans doute dans ma famille, ça ne pose pas de problème?
"Julius, je suis en blocus, je peux savoir ce qui te prend?"

Le jeune regarda une nouvelle fois l'horloge de son travail et soupira. Il lui restait seulement une heure et après ça… Une semaine de congé. Et autant dire qu'il détestait les congés de Noël! Ronald avait le chic de se faire invité à trente six milles fêtes et par la même occasion, lui aussi… Et en plus, son amant était encore aux études! Encore deux ans de calvaire pour le blond.

"Julius, on va boire un verre ensemble après le boulot pour le dernier jour de travail de l'année, tu nous accompagne?
"Désolé l'Hindou… Je ne pense pas que c'est possible! Avec les fêtes et ma secrétaire personnel, mon agenda est fortement chargé!
"Aaaah! Quel jeune fille organisée pour la bande de célibataire que nous sommes! Elle aurait pas quelques amies à présenter?
"Euh…"

Julius n'avait jamais osé avouer qu'il avait en réalité un jeune homme dans sa vie… Et parfois, certaine situation était assez difficile à gérer! Surtout si on prenait en compte les amis bizarres de Ronald!

"T'inquiète je te charrie! Tu nous reviens quand au fait?
"Le 10 janvier!
"Ca va faire un long moment sans toi ça! Allez, je te laisse!"

Et le collègue partit aussi vite qu'il était venu, laissant Julius songé une nouvelle fois aux jours de tortures qui étaient en train de se profiler.

-----------------------

"Je suis rentré!"

Seul le silence lui répondit. Il soupira mais dans le fond, il ne savait pas ce qu'il préférait… Si Ronald était présent, il serait tellement préoccupé par son blocus, qu'il lui aurait juste rappelé la fête familiale du lendemain, sans aucun regard pour lui… Et dans ce cas ci… Bah, il évitait juste le rappel et la dose de stress que son amant émettait.

Il se débarrassa de ses affaires dans la cuisine quand il vit un mot posé sur la table.

Je suis parti étudier à la bibliothèque, ne m'attends pas ce soir! Il y a à manger dans le frigo! Et surtout, n'oublie pas qu'on va chez mes parents demain soir!

Ok, il n'avait rien dit. Ce mot à lui tout seul émettait l'énergie négative du brun. Il alla s'installer dans le canapé, l'esprit un peu morose. Il faisait d'énorme effort pour que leur relation tienne… Mais à chaque blocus, il se demandait si un dieu quelconque ne voulait pas le tester en lui rendant la vie impossible! Encore, les années précédentes, étant lui même aux études, il ne s'en rendait pas fort compte mais maintenant… Il allait vivre dix jours de calvaire!

Il resta un petit moment comme ça à penser… Ce genre de période lui faisait de la peine. Depuis combien de temps, ils n'avaient pas réellement prit du temps à deux… Être un peu seuls, se prouver leur amour… Même juste… Prendre un bain ensemble ou même regarder un film dans les bras l'un de l'autre… Julius fronça brusquement les sourcils. Il lui prenait quoi de penser comme ça tout à coup?!

Il secoua sa tête et se leva. Il fit un pas vers son ordinateur avant de s'arrêter. Non… Ce soir, il n'en avait pas réellement envie… Il se dirigea vers la cuisine et jeta un rapide coup d'oeil au frigo… Oui, deux yaourts et une carotte… En effet, il y avait de quoi manger. Il soupira pour la énième fois et se dirigea directement vers la chambre. Il ne se changea même pas avant de s'endormit aussi sec.

----------------------

Après les adieux déchirants de la grand mère machin, ils rentrèrent à leur appartement. Ronald ouvrit la porte et posa tous les paquets sur la table.

"Ouf! Je suis épuisé! Une chance qu'on prépare toujours de trop lors de ces repas! Le frigo était vide!"

Julius acquiesça en fermant la porte. Il enleva sa veste et se dirigea vers la salle d'eau.

"Je vais me doucher…
"Julius!
"Oui?"

Un petit silence s'établit. Le plus jeune se mit à ronger ses ongles.

"Tout… Tout va bien?
"… Oui."

Et la porte claqua… Les  épaules de Ronald s'abaissèrent. Non, ça n'allait pas… Il s'occupa des fleurs qu'on lui avait offert tout en pensant à ces derniers jours. Il passait son temps à étudier, rentrant pour dormir ou pour manger mais n'accordant aucune attention à son compagnon. Julius avait énormément changer en peu de temps… Et il ne lui rendait pas toujours la monnaie de sa pièce.

Toujours perdu dans ses pensées, il rangea le reste des affaires quand une toux soudaine lui prit la gorge. Il s'appuya contre la table, attendant que cela passe. A peine arrêté, il éternua plusieurs fois à la suite. Il soupira et prit un verre d'eau. Il reposa assez vite le verre car une nouvelle quinte de toux vint le saisir. Il sentit quelqu'un l'obliger à s'asseoir et une main fraiche se poser sur son front.

"Et! Du calme! Ca va?!"

Le brun arriva enfin à se calmer et regarda son amant.

"Ca va… Je suis juste un peu fatigué.
"Tu as de la fièvre… Je ne sais pas si tu avais encore l'intention d'étudier ce soir, mais il va falloir y renoncer!
"Mais j'ai bientôt mon examen de philosophie!
"Ronald… Tu es fatigué. Alors, soit, ce soir tu te repose, soit, je devrais apporter un certificat à ton école parce que tu n'auras pas les capacités de présenter tes examens…
"Julius…
"Je suis sérieux…"

Ils s'affrontèrent du regard quelques instants avant que Ronald ne soupire, affirmant son accord à se reposer ce soir.

------------------

Dessous ses trois grosses couettes, Ronald crachait ses poumons. Julius rentra dans la chambre, un plateau avec un bol de soupe et un thé chaud.

"Et voilà le repas pour le grand malade!
"Arrête de te foutre de moi! J'ai pas su étudier de la journée!
"Bah voilà! Ta journée de congé! En plus, le 31, tu as bien choisit ton jour!
"Arrête! On dirait que tu es heureux de ce qu'il m'arrive!
"D'un côté, oui. Je peux enfin m'occuper un peu de toi sans me faire repousser."

Il eut un petit flottement dans la pièce et Ronald s'enfonça un peu plus sous la couette. Le blond rigola en prenant place à son tour dans le lit, faisant attention de ne rien renverser.

"Où est ce que tu vas comme ça? Tu dois manger!
"Alors arrête de dire des choses comme ça! Ca me gêne!
"Et toi, cesse de me demander d'arrêter! On se voit, presque plus depuis le début de ton blocus, merde! Alors oui, ça me fait plaisir de pouvoir d'avoir un peu de temps avec toi! Même si j'aurai préféré que tu sois en meilleur état…"

Ronald sortit sa tête des couettes et fixa son amant qui était devenu aussi rouge qu'une tomate. Il se rapprocha un peu de lui, jusqu'à poser sa tête sur ses genoux.

"Dis… Tu m'aide à manger?"

L'heure suivante fut constituée de "Mais arrête de t'agiter, tu en fous partout! - Allez, une cuillère pour papa! - Je suis pas un gamin! - Encore deux cuillères! - Mais j'ai plus faiiiim!". Après avoir vaguement fait le ménage, Julius revient dans la chambre. Ronald se décala légèrement en invitant le blond à le rejoindre. Celui ci ne se fit pas prier et prit immédiatement son amant dans ses bras.

"Il va bientôt être minuit… Il est temps de repenser aux bonnes résolutions que l'ont à prit!
"Mais… Je ne m'en souviens plus!"

Julius sourit face à la bouille trop adorable de son amant et l'embrassa délicatement. Il prit tout son temps, faisant passer son amour avec tendresse. Ronald se laissa faire, profiter de se moment en répondant avec autant de douceur que possible. Leurs mains commencèrent à se perdre sur le corps de l'autre, redécouvrant une nouvelle fois ce qu'ils avaient peur d'oublier.

Un bruit strident les coupa net dans leur élan et ils durent se séparer face à une nouvelle quinte toux du plus jeune. Julius soupira et jeta un coup d'oeil à la fenêtre, comprenant soudainement ce que signifiait ces bruits. Il serra un peu plus Ronald contre lui en lui frottant le dos. Il posa sa tête sur son épaule, embrassant au passage son épaule.

"Julius! Regards, des feux d'artifices!
"J'ai vu… Mon amour?
"Hum?
"Bonne année!"

Julius regarda l'horloge numérique avec grand espoir. Plus qu'un petit quart d'heure et il aurait fini sa première journée de travail! Il avait réussi à trouver assez rapidement un job chez Hotline DTC, une grosse société d'aide informatique. Lui qui c'était toujours considérer comme un geek… Il avait vite compris qu'il était encore normal face à certain de ses nouveaux collègues.

La première surprise de la journée avait été son voisin de bureau et formateur au sein de la société. Uodni Yelims ou L'Hindou comme beaucoup le surnommait. Il n'avait pas compris au premier regard mais on lui avait conseillé de regarder plus attentivement le t-shirt. Uodni en voyant son intérêt pour son t-shirts avait pratiquement sauté de joie et s'était lancé dans une longue explication. Encore maintenant, plusieurs heures plus tard, Julius n'était pas tout à fait remis du choc. Ce gars transformait tout ses smiley en smiley hindou et en avait même créé un fan club! Evidemment, il avait passé une carte d'invitation facebook au blond qui n'en croyait pas ses yeux! Il venait d'arriver sur une autre planète…

Au final, la bonne humeur d'Uodni avait su le détendre pour l'aider à apprendre un maximum dans ce nouveau travail. Le plus dur avait été de comprendre que l'humour faisait partie intégrante du job et qu'il fallait prendre énormément de chose au second degrés. Ainsi, les nombreuses blagues sur les juifs ou les bébés étaient affaires courantes.

Mais même si cette journée avait été positive, il se sentait extrêmement fatigué et fut bien content de voir l'heure de la délivrance s'afficher. Il s'apprêta à se lever mais reçu un coup de dictionnaire sur la tête. il se retourna pour savoir la raison de cette attaque et vit Uodni le regarder avec un grand sourire.

"On ne se lève pas avant que Spock soit passé!
"… Spock?
"Ouais, son vrai nom c'est François mais c'est moins classe… C'est le chef du service marketing. Il passe toujours par notre service avant de partir et c'est devenu une habitude! On se prépare pas à partir avant qu'il soit passé.
"Ah…
"Les noobs! Bonne soirée et que la veuve poignet soit énergique ce soir!
"Merci Spock!
"Et Spock! On a un nouveau! Vient donc le voir!"

L'homme dévia de sa trajectoire et arriva en face de Julius, un air sévère sur le visage.

"Matricule!
"Il s'appelle Julius! Et il est super sympa!
"Yelims! J'ai pas besoin de son profil meetic!
"Han! Je t'ai pas encore demander ça! T'es célibataire Julius?
"Euuuh… Non."

Il eut un petit silence dans les bureaux où tout le monde le regarda incrédule.

"Je veux dire… IRL?
"Bah ouais…"

François le assena une tape dans le dos.

"Voilà qui va changer dans le service no-life! Je t'aime bien Julius! Mais si tu pouvais leur donner quelques conseils de ce côté… Je t'aimerait encore plus!
"Vous lui donnerez des câlins?
"L'hindou! Prend pas tes fantasmes pour une réalité!"

-------

Le blond rentra à peine chez lui que son téléphone se mit à sonner.

"Suzanne…
"Alors? Ton premier jour? C'était chouette? Tes collègues sont sympa? Tu as le droit de mettre le fond d'écran que tu veux?!
"… J'ai hésité à décrocher… Pourquoi est ce que je l'ai fais!"

La jeûne fille éclata en sanglot de l'autre côté de la ligne. Julius qui allait allumer son ordinateur suspendit son geste.

"Suzanne?! Qu'est ce qui ne va pas ma grande?! C'était une blague! J'aurai de toute façon décrocher!
"Pourquoi…
"C'était une blague, je suis désolé!
"Pourquoi Woo-Jin a fait ça?! Elle l'aimait!"

Julius se laissa tomber sur sa chaise.

"Suzanne…
"Elle l'aime! ALors, oui elle est contaminée mais c'est pas une raison! Oooooooh c'est tellement triste comme fin!
"Ok…
"Enfin… Avec tout ça, tu as pas répondu à ma question! Ca a été ta journée?
"Oui! Mes collègues sont vraiment super! Tous un peu à l'ouest mais vraiment génial! Le boulot à l'air encore assez sympa. On verra d'ici un mois ce que j'en dis!"

La jeune fille pleura un peu plus au bout du fil.

"Suzanne… Tu es sur que ça va?
"Je suis dans ma mauvaise semaine et il suffit d'un truc pour que je pleure! Maintenant, je pleure de joie pour toi!
"Ah… Oh attend! J'ai un appel en deuxième ligne!
"Oh mais je te laisse!
"Hein?! Mais….
"Tuuuut…"

C'était lui où la jeune fille avait une voix toute guillerette à la fin? Il soupira… Son caractère lunatique allait le tuer! Il prit le seconde appel.

"All…
"Julius! Mon chéri! Comment tu vas?!
"Oh! Bonjour maman!"

Au même instant où sa boite mail lui indiqua qu'il avait 47 nouveaux messages, le porte d'entrée claqua.

"Mon amour! Je suis rentré!
"Pour l'instant… ca va…"

-------

"Ton premier emploi! Ca se fête quand même!"

Julius se retint de lui dire que ce n'était pas forcément dans un restaurant que cela se fêtait mais se tut. Il sourit de toutes ses dents et prit la main de Ronald dans la sienne.

"Bien sûr mon coeur… Merci beaucoup."

Le brun prit une jolie couleur écarlate et bafouilla que c'était naturel. Julius s'avança pour l'embrasser mais Ronald reprit sa main et se recula dans son siège.

"On est dans un lieu public…"

Garder son sourire! Il t'a préparé une surprise, tu dois être heureux… Bordel! Ca me casse les couilles!

"Excuse moi Ronald, mais ta surprise me fait tellement plaisir!"

Son amant lui offrit un de ses plus beaux sourires en retour. Un de ceux qu'on oublie jamais et que Julius voulait prendre en photo pour pouvoir le regarder à chaque moment. Le sien se crispa légèrement quand il se rendit compte de sa pensée. Ouais… Pour l'instant, ça allait…

-------

En rentrant, Julius s'étira de toutes ses forces et bailla.

"Et bien, je suis crevé moi!"

Ronald l'embrassa au coin des lèvres.

"Mon pauvre chou… Va donc déjà t'allonger… J'arrive de suite."

La voix sensuel du brun réveilla l'appétit de son amant et Julius n'hésita pas à l'embrasser franchement avant de se diriger lentement vers la chambre.

"Et bien… A tout de suite…"

Ronald resta un moment paralysé. Même si c'était devenue affaire courante, il avait toujours un peu de mal avec les gestes aussi direct de son amoureux. Il en était un peu gêné… Lui avait tellement de mal à se laisser aller contrairement au blond! Il chassa vite toutes ces pensées de son esprit et passa rapidement par la salle d'eau. Il se brassa les dents et décida de surprendre son amant. Il ne mit pas son pyjama et se dirigea aussi nu qu'un verre dans la chambre.

Julius était déjà allongé et il se coucha à son tour contre son dos. Il posa une main sur le torse du blond et osa le tout pour le temps. Il glissa d'un ton sensuel à son oreille.

"J'ai envie de toi…"

Il s'était déjà imaginé plusieurs scénario en tête… Julius qui se jetterai sur lui pour le dévorer… Qui se tournerait lentement pour laisser place à toute sa douceur… Même… Qui se serait lever pour aller éteindre la lampe avant de s'occuper de lui… Oui… Beaucoup de scénario… Mais celui là… Pas celui où Julius dormirait comme un imbécile heureux, bavant sur son oreiller et ronflant délicatement.

Ronald soupira de frustration et se laissa tomber sur le dos. Pour une fois qu'il devait serrer la ceinture… Il comprit enfin le ressentit de Julius le nombre de fois où il avait refusé un câlin, s'excusant d'un mal de tête. Il alla éteindre la lampe et se glissa sous la couverture. Plus jamais, il ne refuserait un câlin! Sauf peut être pendant le blocus…

"Vous êtes bien sur mon répondeur! laissez moi un message et je vous rappelle si besoin est! Biiip…"

Julius raccrocha en soupirant une nouvelle fois. Apparemment le besoin n'y était pas… Trois jours qu'il essayait désespérément de contacter Ronald. Il avait laissé une panoplie de message vocaux et envoyé un tas de sms mais rien… Ronald ne donnait aucun signe de vie…

Le blond se laissa tomber sur le lit, le moral au plus bas. Il avait bien déconné sur ce coup là… On toqua à la porte et un espoir s'installa en lui. Il se dépêcha d'aller ouvrir pour se retrouver face à Nastasya.

"Bonjour petit frère! Comment ça va?!"

Elle sauta dans les bras de son meilleur ami et lui fit un énorme câlin. Elle referma la porte de toute vitesse et força Julius à s'asseoir sur une chaise.

"Tu n'es pas allé en cours aujourd'hui d'après ce que j'ai entendu! J'espère que c'est pas trop grave! Pauvre chou!"

Elle alla chercher quelque chose dans les tiroirs de la cuisine et revoit s'asseoir en face de son ami, un couteau à pain en main.

"J'espère aussi que tu as de bonne raison et une bonne explication pour vendredi…"

Le ton était passé de trop chaleureux au froid glaciale du pôle nord… Julius avala difficilement et n'osa même pas regarder son amie dans les yeux.

"Pas de réponse? Peut être que tu en vois pas de quoi je parle… Vendredi soir, je passais une soirée agréable avec ma petite amie quand son meilleur ami à sonner à la porte en pleur… Et tu sais pourquoi hein, dis? Dis? Dis?
"…
"Son compagnon a piqué une crise et a ruiné toute la soirée car il a du passer la soirée avec ses parents et son petit ami au lieu de sa guilde… C'est n'importe quoi hein!
"… Désolé…"

Nastasya prit délicatement la main de son meilleur ami dans la sienne et recommença à lui parler chaleureusement.

"Mais non Julius! Ne te sens pas visé! Ce n'est pas grave, tu sais…"

La gifle partit immédiatement après ces belles paroles et le couteau se rapprocha dangereusement du propriétaire des lieux.

"Désolé?… C'est tout ce que tu as à dire… Désolé?!"

Julius regarda son amie paniqué. Si ses yeux pouvaient tuer, Julius serait mort depuis longtemps!

"Cétait stupide de ma part mais je voulais pas en arriver là!
"Stupide? STUPIDE?! ET CA TE VIENDRAI PAS A L'ESPRIT QUE C'EST DEPUIS LE DEBUT COMME CA?!
"Stasya…
"Tu es pire que stupide! Tu t'es conduit comme un troll qui suit des cours pour parler le langage des humains et qui s'en vante!
"Tu exagère!"

Une seconde gifle partit et la jeune fille plante le couteau dans la table.

"Maintenant écoute moi bien, Lagaffe! Demain, tu as intérêt à retourner en cours, ce soir, tu sors avec moi pour te changer les idées et, si fin de semaine, tu ne t'es pas réconcilier avec ton homme, je ne fais même plus d'effort pour retenir Lara! Et je peux t'assurer qu'elle n'a pas quitté le côté obscure depuis vendredi!
"… Elle m'en veut tellement?
"T'en vouloir? Ce mot est faible face à sa colère!"

Julius passa une main tremblante dans ses cheveux. Anastasya aussi était furieuse… Il sentait ses ondes négatives ricoché sur tout les murs pour s'attaquer à lui avec rage.

"…Et Ronald?… Il va bien?
"Allez bien? Mais il pète la forme! Il va même aller courir un marathon fin de semaine, tu le savais pas?!
"… Ma question était stupide…
"Très! Maintenant tu vas te doucher, tu sens le poisson et on y va!"

En temps normal, il n'aurait pas hésité à répliquer mais face au regard de glace de son amie, il préférait faire profil bas. Elle était rarement en colère mais on n'oubliait jamais ses colère!

Une fois prêt, il revient dans la cuisine-salle à manger où son amie lui tendit son sac à dos.

"Regards si il y a bien tout tes cours pour demain! Je vais aller te présenter à une amie et ça ne m'étonnerait pas qu'elle te force à rester dormir!"

-----------

"Pourquoi est ce qu'elle habite Gembloux ton amie? Si je reste en effet dormir, demain je devrai partir à sept heures!"
"Ca c'est pas mon problème!
"Genre, tu reste pas dormir…
"C'est exact.
"Hein?! Tu m'amène ici en m'obligeant à y passer la nuit et tu reste même pas?!
"Je dois passer voir pour des cours de piano puis je rentre chez ma maman. Tiens voilà, c'est ici qu'elle habite!
"Bon au moins un point positif, c'est pratiquement face de la gare…"

La colère d'Anastasya envolé, elle ne fit plus aucune réflexion et sonna à la porte. Il fallut moins de deux secondes à la nouvelle amie pour ouvrir avec un sourire éclatant.

"Bienvenue! Entrez! Ne restez pas dehors! Vous voulez boire du thé? C'est bien le thé! Je vais vous faire du thé blanc! C'est le meilleur!"

Elle lui invita à entrer et les laissa s'installer dans le divan-lit pour aller faire chauffer son eau. Elle revient peu de temps après, un ouvrage sur le tricot en main.

"Nastasy, j'avais promis à ta maman de lui passer ce livre! Tu seras lui donner?
"Bien s…
"Merci! Alors, c'est Julius, c'est ça?! Oh! Je suis tellement contente de te rencontrer! Moi c'est Suzanne! J'espère qu'on va bien s'entendre! Moi en tout cas, j'ai hâte de tout connaitre de toi!"

Elle repartit aussi vite qu'elle était venue dans la cuisine, laissant Julius quelque peu perdu.

------------------

Anastasya était assez vite partie, laissant Julius avec ce nouveau phénomène. Ils avaient prit le thé ensemble et il avait très vite compris que sous ses airs de moulin à parole, c'était une jeune fille très sympathique et étonnement à l'écoute des autres! Ils étaient ensuite sortis pour allez dire bonjour au curé… Julius avait été quelque peu surpris mais très vite l'explication était arrivée d'elle même… C'était le meilleur ami de Suzanne depuis leur maternelle et elle ne pouvait s'empêcher d'aller lui apporter un gâteau de temps à autre.

"Quand on était en humanité, il adorait manger ma cuisine et me complimentait toujours en disant que j'étais déjà une femme à marier! Aujourd'hui, ça me fait toujours plaisir de lui apporter mes préparations de temps à autre!"

Quand Anastasya disait vouloir lui changer les idées, il ne se doutait pas qu'il serait complètement dépayser! Ils allèrent ensuite manger un petit bout et finir dans un petit bar assez calme.

"Alors… Raconte moi tout! Anastasya m'a dit que c'était pas super ces temps ci!
"Je vois… Elle n'a pas pu s'empêcher de t'en parler…
"Faut croire que j'ai la parfaite gueule de confidente! Parfois, j'hésite à me convertir en docteur love!
"Bah en effet, ça va pas fort… La personne que j'aime et avec qui j'habite est partie… C'est normal après tout, j'ai été tellement odieux avec elle…
"Depuis combien de temps?
"Trois jours…
"Et en quoi as tu été odieux?"

Julius regarda son verre de bière posé devant lui. Il avala une importante gorgée et prit le temps de réfléchir avant de répondre.

"C'est un homme… La personne que j'aime… C'est un homme. Je suis pas gay… C'est juste lui que j'aime! C'est moi qui lui ai demandé qu'on s'installe ensemble… C'est aussi moi qui suis allé vers lui et qui l'ai rappelé pour qu'on continue à se voir à la fin de nos humanités… Mais je me fais pas à l'idée de vivre avec un homme! Je… Je sais pas expliquer! Je sais que je suis pas romantique mais je fais jamais rien correctement! Tout ce que je fais, je le fais de travers et je sais même plus ce qu'il attend de moi… J'aimerai… J'aimerai être plus tendre avec lui! Lui montrer que je tiens à lui… Mais je sais pas… J'y arrive pas…"

Il se tut quelques instants et se replongea dans l'observation de sa bière.

"J'espère ne pas t'avoir choquer maintenant…"

Une main se posa sur son bras et c'est à cet instant qu'il sentit les larmes sur ses joues.

"Ca ne me choque pas tu sais… Chacun peut vivre avec ces préférences à partir du moment où il l'assume… Mais je pense pas que tu assume ton choix de l'aimer à cent pour cent.
"C'est pas ça…
"Julius, est ce que tu as peur?
"… Peur?
"Peur d'oser être tendre… De ce qu'on pourrait penser de toi… Peur qu'on voit réellement ce que tu es…
"Je… Je ne sais pas…
"Dis moi, pourquoi n'as-tu pas été t'excuser depuis trois jours?
"Car je sais pas quoi dire… Et que je sais que je vais être ridicule!"

Il eut un petit rire au travers de ses larmes. Il se frotta les yeux et fini cul sec sa bière.

"Et tu sais ce qui est le pire?
"…
"Je sais qu'il n'est pas heureux avec tout mes coups de gueule et mon insensibilité… Mais moi non plus… J'ai l'impression qu'on ressemble à deux amis qui habitent ensemble! La dispute a commencé à cause de mon jeu online! Merde! Un couple, ça se dispute à cause des beaux-parents ou des enfants! Pas d'une machine comme il me l'a si bien dit!
"Pourquoi ne pas lui dire tout ça…
"… C'est pas mon genre de lui dire ça!
"Bah voilà! Un nouveau départ! Surprend le!"

Suzanne lui fit un clin d'oeil et finit à son tour son verre.

"Un nouveau départ… Commence à devenir tendre avec lui, soit franc! Bon, ok! Si tu l'es pas devant les copains, c'est normal! Mais entre vous… Dans votre intimité… Peut être pas du jour au lendemain! Mais avec le temps… Puis, je suis sûr qu'il va aimer et qu'au final, ça va venir tout seul!"

Julius eut un petit rire.

"En effet, tu devrais réellement te changer en docteur love! Excuse moi cette question mais… Quel âge as-tu?
"Moi? 27 ans!
"Hein?!"

Julius la regarda incrédule.

"Mais tu ne les fais pas!"

Elle eut un petit rire discret.

"Je prends ça comme un compliment!
"Et toi… C'est beau de jouer les dames marieuses mais as-tu seulement quelqu'un?"

Elle eut un sourire un peu triste et secoua la tête.

"Monsieur le curé me gronde toujours en disant que je vais finir par devenir vieille fille… C'est quand même ce que je suis devenue!
"C'est ton meilleur ami… Pourquoi tu l'appel comme ça?
"Depuis qu'il m'a dit à quatorze ans que c'était son rêve, je l'ai appelé comme ça! Aujourd'hui, j'ai un doute sur son vrai prénom!"

Elle eut de nouveau un petit rire.

"C'est le meilleur ami que j'ai eu au monde! J'ai déjà été fiancé une fois dans ma vie… Quand tout c'est fini, il est resté prêt de moi jusque quand mes larmes s'arrêtent… Je pense que jamais je ne serai lui rendre tout ce qu'il m'a donné."

Ils commandèrent à nouveau puis se replongèrent dans la contemplation de leur verre respectif. Julius voulut parler mais se ravisa. Sa curiosité le démangeait intérieurement et il finit par poser sa question.

"Comment… Cela c'est… terminé?
"Il t'en a fallu du temps pour me poser la question!
"C'est indiscret comme question!"

Elle rigola à nouveau et lui donna une petite tape sur la tête.

"En fait… Mon fiancé était un homme charmant! Je l'ai a peine connu, j'ai tout de suite su que c'était lui l'homme de ma vie… Après une semaine, nous étions déjà ensemble et en six mois, on s'est fiancé… Mais il avait un très grand défaut… Son idéal nazi… Il y croyait dur comme fer et devait être le plus grand admirateur d'Hitler…"

Julius regarda catastropher Suzanne. Elle laissa un petit blanc s'installé et reprit, le regard dans le vide.

"Au début, j'ai cru que c'était une plaisanterie de sa part… A vingt ans… On est tous un peu con et on idéalise vite! Et aussi, j'étais amoureuse… C'était notre première sortie ensemble d'ailleurs… On est allé se faire tatouer chacun une croix gammée… A l'époque, ça me semblait cool et je savais que ça ferait enrager mes parents! Maintenant, je me dis que j'ai été bien conne… Le mariage était fixé pour le 22 mai… Le jour de mes vingt et un ans! J'étais tellement heureuse! Ma robe était magnifique et je l'avais depuis au moins neuf mois! Chaque jour, je venais la regarder et une fois par moi, je l'essayais pour être sur de toujours savoir rentrer dedans!"

Elle secoua sa tête en se craquant les doigts. Elle se laissa aller en arrière sur le dossier de sa chaise.

"Amoureuse et stupide… Evidemment, je me suis dit, après le mariage, nous aurons des enfants… J'étais même prête à arrêter mes études pour les élever… Ouais… Tout un rêve… Mais le treize mai, il est venu m'annoncer qu'il renonçait à cette vie… Il avait des origines russes et un membre de sa famille lui avait trouvé une place à Saint-Pétersbourg. Dans un parti d'extrême droite en plus! Quoi demander de plus?! La seule chose qui me restait à faire, c'était oublié mes rêves et vendre ma robe…"

Julius ne savait plus quoi dire. Elle le regarda droit dans le yeux et eut un grand sourire.

"Tu as encore une chance de le rendre heureux! Alors fonce!"

----------

Julius attendait depuis maintenant un bon quart d'heure devant un auditoire et il avait comme un doute… Et si c'était pas celui ci? Non! Ca devait être celui là! C'était le bon! Sinon… Il était pas dans la merde! Ronald ne répondrait pas eu téléphone donc si dans une heure, il n'était toujours pas sortit, c'est qu'il s'était trompé… Il soupira et regarda sa montre. Non, il devait bientôt sortir.

Il n'attendit pas très longtemps qu'une longue chevelure brune attira son attention. Son coeur rata un battement en voyant son air fatigué et son manque d'énergie. Il se dirigea vers lui d'un pas sûr et l'attrapa par le poignet. Ronald se retourna surpris mais détourna assez vite son visage après l'avoir reconnu.

"Lâche moi…
"Ronald… Est ce qu'on pourrait parler…
"Il n'y a rien à dire… Maintenant, lâche moi.
"Moi, j'ai énormément de chose à te dire… A commencer par…"

Il le tira vers lui et le serra dans ses bras. Il enfuit sa tête dans son coup et respira son odeur. Dieu, que ça lui avait manqué!

"Je suis désolé Ronald. Mon comportement envers toi est vraiment… honteux… Mais je t'en prie, reviens!… Je vais changer, ça je te le promets mais je t'en prie… Me laisse pas seul!"

Il sentit sa chemise s'humidifiée au niveau de son épaule et il vit les épaules de son compagnon tremblées.

"Pourquoi… Pourquoi est ce qu'il suffit que je te vois pour craquer?! Je t'aime mais je peux plus Julius… Parfois, j'ai l'impression que tu ne m'aime plus…"

Le blond attrapa son menton et souleva sa tête. Il l'embrassa tendrement puis le prit par les épaules.

"Rentrons maintenant à la maison."

Ronald lui sourit malgré ses larmes et l'embrassa sur la joue. Julius lui enleva ses petites gouttes salées.

"Je t'aime Julius." 

Ronald vint prendre les mains de son amant et l'emmena à sa suite dans la salle d'eau. Très vite, ils se retrouvèrent nu dans la cabine de douche.

"Julius… Avec ma main bandée, ce n'est pas pratique… Tu n'aurais pas envie de me laver le dos?
"S'tu veux…"

Ronald ne dit rien mais il était clair que pour son amoureux, le coeur n'y était pas. Au final, la douche détente se termina dans un silence des plus pénibles et une tension s'installa entre eux. Ils n'échangèrent plus un mot de la soirée avant que les parents du blond n'arrivent.

"Julius! Mon chaton! Comment vas tu?
"M'man, arrête de m'appeler comme ça!"

Immédiatement la mère sentit qu'il s'était passé quelque chose entre eux. Son fils avait l'air de très mauvaise humeur! Mais elle préférait ne pas s'en mêler… Chaque couple avait son chemin à faire, et ses hauts et ses bas.

"Les enfants! On vous a apporté une bouteille de vin!
"Oh! Merci Alain!
"Merci, on n'en avait justement plus…"

Ronald lui jeta un regard noir puis les invita à aller s'installer dans les fauteuils. Il revint peu de temps après avec quelques amuse-gueule.

"Ronald! Qu'as-tu donc à la main?!
"A trois fois rien… Je me suis coupé dans la cuisine et Julius m'a soigné.
"Je ne savais pas que mon fils savait se recyclé en tant qu'infirmier!"

Julius resta sur son bout de fauteuil sans dire un mot et hocha simplement la tête. Ronald tacha de garder le sourire mais ce n'était pas une tâche évidente. La soirée continua sur cette ambiance jusqu'au moment du désert où la tension monta d'un cran. Le père décida d'intégrer son fils à la conversation.

"Alors Julius… Comment vont tes études?
"Bien…
"… C'est ta dernière année… Prêt à te lancer dans le monde du travail par après?
"Je gagne quelque chose en particulier si je dis oui?
"Julius, ne sois pas aussi désagréable avec ton père!
"Et voilà la mère qui s'y met… Ronald, tu n'as rien à ajouter? Tout à l'heure tu me reprochais de ne pas assez m'occuper de toi et que tu allais en parler avec mes parents… Tu attends quoi?"

Ronald déposa brutalement la coupe de fruit au milieu de la table.

"… Qu… Quoi?!
"J'ai annulé ma soirée avec la guilde et voilà où je suis… A me faire chier à table après avoir manger un repas à peine cuit…
"Je peux savoir ce qui te prend tout à coup?
"Monsieur à réussit à me gâcher ma soirée, je lui donne la pareil! On partage tout mon amour, il me semble…
"Ok… Si cette soirée sur ton ordinateur te tenait tant à coeur, tu pouvais la faire…
"Mais quel faux cul!
"Julius, tu es grand, tu peux choisir seul! Je n'ai fait qu'exposer mon point de vue!
"Exposer ton point de vue?! Mais tu aurais déclencher la troisième guerre mondiale si j'avais choisi mon ordinateur!
"En effet car c'est tes parents que j'ai invité, c'est normal que tu participe à la soirée!
"Voilà le problème, c'est mes parents! C'est donc à moi de les inviter…
"Laisse moi rire… Jamais tu ne les inviterais!
"Ca, je t'interdis de le dire! C'est entièrement faux!"

Les deux parents se regardèrent puis d'un commun accord se levèrent.

"On va peut être pas tarder à y aller nous! Besoin d'un coup de main Ronald?
"Sur la sonnette y a que son nom d'inscrit que tu lui demande ça?!
"Mais non mon chéri mais…
"Moi aussi j'habite ici, je te ferai signaler! Le coup de main s'adresse donc aussi à moi!
"Chaton, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire!
"Mais vous faites chier avec vos surnoms débiles! Non, on a pas besoin de coup de main, vous pouvez y aller!"

La mère jeta un rapide coup d'oeil à Ronald qui lui fit signe d'y aller. Il avait besoin de parler un peu tout les deux… La minute qui suivit, les parents étaient partit, laissant une tension encore plus palpable. Chacun d'un côté de la table, ils se fixaient durement sans ciller.

"Merci pour cette fin de soirée Julius…
"C'est chouette d'avoir une soirée détruite hein?
"Bordel! Je te savais rancunier mais pas à ce point!
"Je ne suis pas rancunier!
"Oh la mauvaise foi…
"Si tout ça à commencer, c'est à cause de toi! On en serait pas là si tu avais pas invité mes parents!
"Mais bien sûr! C'est encore ma faute! Je suis l'égocentrique qui fait tout dans ton dos pour être le centre de l'attention! La prochaine fois que j'invite quelqu'un, je t'envoie un e-mail puisque ton ordinateur est le seul truc important dans ta vie!
"D'abord, ce n'est pas un truc!
"… Julius, ça devient ridicule! Ok tu m'en veux mais là c'est d'une machine qu'on parle!
"Voilà un autre problème… Tu as jamais su accepter qu'il avait lui aussi une personnalité! Ça te fait concurrence, t'aime pas ça hein? Il te pique toute l'attention…
"Julius, arrête…
"Et bien lui au moins, il est pas chiant! Il fait ce qu'on lui dit et nous préviens quand il fait quelque chose!
"Tu es en train de me comparer à une machine!
"J'insinuerai même que je préfère la machine…"

Ronald recula légèrement. Il respira profondément et reprit d'une voix froide.

"Y a d'autre chose que… Tu ne supporte pas chez moi… Que la machine fait mieux? La cuisine, ça tu peux pas comparer… Ce soir c'était donc infecte?
"Oh pas que ce soir…
"Pardon?!
"Tu sais, les épices, ça existe… Ça donne du goût aux aliments… Voilà peut être un cadeau pratique pour ton anniversaire, ça nous changera de ta cuisine fade!
"Fade… Et il t'a fallut trois ans pour me le dire?!
"Quoi? A toi aussi, il te faut un recommander?!
"Tu m'énerve!
"Pour une fois que c'est moi et non l'inverse!"

Ronald ne put supporter plus et lui lancer une assiette restée sur la table à la figure. Julius eut juste le temps de se baisser pour qu'elle aille se briser sur le mur derrière lui.

"Mais t'es dingue!
"Laisse moi deviner! Ça aussi, ton ordinateur ne te ferait pas!"

Il n'attendit même pas de réponse et se dirigea vers la chambre. Le blond, bouillonnant de rage, shoota de toutes ses forces dans la chaise qui partit valdinguer quelque mètre plus loin. Ne tenant plus en place, il prit sa veste et sortit en claquant la porte.

Il se laissa un peu traîner dans les rues puis fini par arriver devant le lac vide de la petit ville universitaire… Mais il ne resta pas longtemps seul. On l'appelait et il découvrit Laurent et Sébastien, entouré d'autres amis. Il se joignit à la fête, préférant se changer les idées.

Il rentra deux heures plus tard et mit un petit temps pour réussir à ouvrir la porte. Il n'avait pas hésité une seconde quand on lui proposait à boire… Il eut un petit hoquet et compris qu'il allait bien s'amuser au réveil le lendemain… En espérant que Ronald serait de meilleur humeur. Il entra dans l'appartement où rien n'avait changé. L'assiette cassée et la chaise n'avait pas bougé d'un pouce. Il soupira et se mit à ranger en faisant le moins de bruit possible. Mais l'ouïe d'un homme saoul est toujours différente d'une homme sobre.

Il entra peu de temps après dans la chambre à couché sur la pointe des pieds. Mais là, une surprise l'attendait. Le lit n'était pas défait. Il alluma rapidement la lampe et remarqua une feuille sur le lit. Le taux d'alcool dans son sang chuta et il reprit contact avec la réalité.

"Ronald?!"

Il alluma toute les lampes de leur petit appartement mais aucune présence de son amant. Il revint dans la chambre et ouvrit l'armoire à toute vitesse. Ce qu'il craignait venait de se confirmer… Une bonne partie des vêtements du brun n'était plus là… Il se laissa tomber sur le lit, n'osant pas y croire. C'est à cette instant qu'il se rappela de là feuille. Il bondit sur elle dans l'espoir de savoir où se trouver Ronald. Il savait qu'il avait pousser le bouchon trop loin mais jamais il n'aurait voulu le voir partir!

"N'essaye pas de me contacter!"

Les muscles de la mâchoire tendus, le regard menaçant, Julius se concentrait de toutes ses forces sur l'écran d'ordinateur. Il fallait qu'il finisse cette quête pour monter de niveau et enfin accéder à plein de pouvoir et de connaissance! Il cliqua pour changer de zone et soupira d'impatience devant la page de chargement.

De son côté, Ronald hésitait entre différents légumes. Il n'était pas encore sûr du plat qu'il allait cuisiner ce soir… Il avait envie d'acheté les poireaux mais savait que Julius en avait une sainte horreur, excepté pour faire l'idiot dans la cuisine en chantant à tue tête tout en le faisant tournoyer dans les airs. Non, pas de poireaux! Peut être des poivrons? Non, la mère de Julius ne mangeait que les oranges. Les seuls qui ont une chouette tête… Ronald soupira, la folie était un trait caractéristique de la famille qu'il aimerait bien gommer de temps à autre! Il se décida finalement pour des carottes, des tomates et prit toujours une salade, au cas où!

Il continua les courses, jetant un coup d'oeil à la liste. Tiens, Julius avait ajouté quelques éléments. Biscuits, chocolats, framboise et préservatifs. Ronald pila net. Il froissa la feuille et la glissa dans sa poche. Son amant pouvait avoir de ses lubies par moment! Il alla donc chercher les éléments souhaités et n'oublia pas d'acheter du dentifrice, important!

Il rentra à l'appartement, le bras chargé de deux sacs, ses cours qui lui pesaient dans le dos. Il fut soulagé quand il put tout déposer sur la table.

"Julius, je suis de retour!"

Seul le silence lui répondit. Ronald fronça les sourcils. Le blond devait déjà être rentré depuis un petit moment maintenant! Il regarda dans le salon et eut la confirmation de ses doutes. Son geek de petit ami était installé à son bureau et l'écran de l'ordinateur lui indiquait qu'il jouait à un jeu online. Il s'approcha et se pencha à l'oreille de son amant. Il enleva doucement le casque.

"Julius… Je suis là…"

L'ainé sursauta et poussa un hurlement digne des petites filles de douze ans. Il enleva son casque et regarda furieusement Ronald.

"Mais à quoi tu joues?!
"Merci de l'accueil…
"C'est à moi de te remercier! Tu viens de me faire peur!
"Bon… Amuse toi bien, n'oublie pas que tes parents viennent manger ce soir!
"c'est ça et… Attend!
"Oui?
"Tu viens de dire quoi?"

Ronald resta un moment silencieux.

"Ne me dis pas que tu avais oublié…
"Mes parents viennent manger?
"… C'est pas vrai!
"Ronald, dis moi que c'est une blague!
"Mais merde! Il faut quoi pour que tu retienne une soirée?! Un recommander de la post peut être?!
"Ok, parfois ça m'arrive d'oublier que tu as organisé quelque chose mais cette fois ci, tu m'en as pas parlé!
"Je rêve ou tout est de ma faute? C'est moi qui invite, qui te préviens pas et ce sera quoi le stade après? C'est moi qui pique des crises pour rien?!
"Oh mais ça c'était pas à prouver! C'est vrai!
"Pardon?
"Ce soir, j'ai une soirée jeu, il en dépend de mon statut au sein de la guilde! Et toi, la seule chose que tu trouve à faire, c'est invité mes parents et me piquer une crise juste avant qu'ils n'arrivent! Tu veux juste me foutre ma soirée en l'air!
"Te foutre ta soirée en l'air? Cela fait trois semaines que tes parents ont été invités! Je fabule sur ce coup là aussi?!
"Tu sais c'est quoi ton problème Ronald? Ton égocentrisme maladif! Tu as tout le temps besoin qu'on te regarde, qu'on s'occupe de toi… Mais merde! Tu es pas le centre du monde!
"Moi, égocentrique?!
"Oui parfaitement!
"Il me semble que je ne dis rien quand tu passe quatre soirées par semaine sur ton ordinateur plutôt qu'avec moi! Je ne dis rien quand un pote téléphone à deux heures du matin car il faut de l'aide pour faire un donjon! Je dis rien quand tu as de soudaine pulsion et que tu as besoin de les assouvir dans la demi heure! Je…
"Et voilà! Je, je, je! Tu ne fais que parler de toi! Tu ne pense jamais que les autres ont aussi besoin de liberté et qu'ils n'ont pas forcément envie de voir leurs parents toutes les semaines!"

Ronald ne put se retenir et gifla de toutes ses forces Julius. Après le bruit retentissant de la gifle, un silence s'installa. Bouillonnant de rage, il retourna dans la cuisine.

"Je t'en prie! Passe ta soirée à ton jeu! Monsieur le chieur va s'occuper de tes parents seul! Comme il a pas droit à de l'attention de la part de son petit ami, il va aller en chercher chez les beaux-parents!"

Furieux, il se mit à ranger les courses, passant sa rage en balançant les articles dans les armoires. Il laissa les légumes sur le comptoir et s'occupa du deuxième sac. Il sortit la bouteille de vin qui lui échappa des mains et qui éclata en mille morceaux dans la pièce. Toute sa colère s'envola en voyant les petits bouts de verre au sol. Il ne lui en fallut pas plus pour qu'il éclate en sanglot. Il s'abaissa pour ramasser le verre cassé.

"J'suis con… Ce que je suis con… AÏE!"

Les larmes l'empêchaient de voir correctement mais la tache rouge sur sa main ne lui annonçait rien de bon. Il se releva pour passer la blessure sous l'eau quand une main se posa sur son poignet.

"Non, il ne faut pas passer sous l'eau! Laisse moi d'abord regarder!
"Fais attention, c'est mon égocentrisme qui veut que tu t'occupe de moi."

Julius lui jeta un regard noir avant de se concentrer sur la plaie.

"Le bout de verre n'est pas resté dans la plaie…"

Julius alla chercher un essuie dans une armoire et l'appliqua sur la blessure.

"Appuie dessus pendant un petit temps et va t'asseoir dans le fauteuil! Je m'occupe du reste.
"Non, laisse…
"Ronald!
"Quoi?! Tu m'insulte et puis tu deviens tout gentil! Je dois faire quoi moi dans tout ça?! Je dois rester calme et obéir à chacun de tes caprices?!
"Je suis désolé de m'être emporté, ça te va?! Maintenant va t'asseoir dans le fauteuil, je m'occupe de nettoyer et de cuisiner!"

Ronald n'ajouta rien et alla s'asseoir dans le fauteuil. Il garda sa main blessée contre lui et laissa libre cours à ses larmes. Il fit attention quelques instants au bruit dans la cuisine puis décida d'allumer la télé. Autant se changer les idées.

Une bonne demi heure plus tard, Julius vient prêt de lui, la pharmacie à la main.

"Bon, montre moi ta main…"

Ronald tendit son membre blessé et se laissa faire, grimaçant on lui enleva l'essuie. Le blond s'occupa de lui avec le plus de délicatesse au monde. Une fois son pansement fini, il embrassa rapidement Ronald et le prit dans ses bras.

"Je me suis occupé de la cuisine, les légumes sont déjà en train de cuire, on s'occupera de la viande en dernière minute.
"Merci…
"Ronald… Excuse moi pour tout à l'heure, c'est pas ce que je voulais dire…"

Les larmes du brun se remirent à couler et il se serra encore plus contre son amant.

"Est ce que je suis vraiment aussi chiant que ça?
"Non! Non, ce n'est pas ce que je voulais dire! C'est vrai que tu as quelques défauts mais comme moi! Et tu me connais, quand je suis énervé, j'agresse les autres… J'exagère aussi les faits… Alors… Oui c'est vrai que tu as tendance à organiser tout seul, mais moi j'ai l'art de pas enregistrer le planning de la semaine…"

Ronald eut un petit rire et l'embrassa.

"Bon… Tu oublie ta guilde pour la soirée et on passe l'éponge sur tout ça?
"… Mais cette soirée est importante!
"…
"Bon d'accord! Je vais prévenir les gars…"

Julius se releva aussi heureux qu'un croc-mort. Ronald grimaça… C'était pas gagné. Il regarda en vitesse l'horloge et sentit le sourire revenir sur son visage.

"Voilà… Content maintenant?
"Julius…
"Quoi encore?!
"Est ce que tu pourrais… m'aider à prendre ma douche.
"Prendre ta… Mais et mes parents?
"On a encore le temps!
"Dans ce cas…"

"Le Stygian! Là! Mais vas y!

"Je fais ce que je peux!"

Nastasya soupira en même temps que Ronald. Voir quelqu'un jouer à un jeu vidéo, c'est toujours chouette… Sauf quand Julius ou Victoria jouait et que l'autre se trouvait dans la pièce. Depuis le début, ils étaient en compétition permanente pour savoir qui était le meilleur, donnant des envies de meurtre à toute personne extérieure. 

La jeune fille continua de boire son thé malgré les jérémiades de ses amis avant de regarder l'heure. 

"Il est bientôt deux heures! Je vais bientôt aller voir Lara, certain sont partant pour partir avec moi?

"Bah évidemment! Elle s'est enfin réveillée! J'ai pas envie de… CONNARD!

"Aaaaaah! Comment je t'ai baisé!"

Ronald alla éteindre la télé de désespoir. 

"C'est peut être pas le moment de jouer… Lara vient de se réveiller après cinq jours et vous pensez juste à vous battre sur la console? 

"Ronald, mon cher Ronald… Tu vois, pour te détendre, il te faut boire un thé et parler de futilité mais c'est pas le cas de tout le monde… 

"Julius, arrête de dire n'importe quoi…

"Genre! Tu refuse que je te touche depuis une semaine et maintenant on peut plus jouer aux jeux vidéos!

>"Double frustration…

"Victoria, ta gueule!

"Vous avez pas couché ensemble depuis une semaine?!"

Face à la question de Nastasya, Ronald se mit à rougir. Il toussota, gêné.

"Julius, est ce qu'on peut en parler un peu plus tard… genre, en privé?"

L'informaticien ronchonna. Nastasya ne put s'empêcher de rire. Lara aurait adoré participer à cette discussion. Sa joie retomba bien vite en y pensant. 

"Je vais me préparer, on part d'ici cinq minutes?

"Nous, on t'attend!

"Victoria, tu ne viens toujours pas avec nous?

"Ce serait avec grande joie mais j'ai un projet à terminer. Vous me donnerez des nouvelles!

"Bien sûr."

----------------------

Après un trajet assez difficile à cause des disputes du couple, ils arrivèrent à l'hôpital. En entrant dans la chambre, ils furent assez soulagé de voir leur amie réveillée et en assez bonne état. 

"Lara!"

Nastasya se précipita à ses côtés. Un jeune homme à ses côtés se recula quelque peu, laissant les deux femmes se retrouver. 

"Mon petit Prespic… Tu vas pas le croire… Mais j'ai rêvé de toi cette nuit!"

Nastasya rigola un bref instant avant de fondre en larme. Elle prit la main de sa compagne et se mit à la serrer. 

"Ne me refait plus jamais une telle peur!"

Lara leva sa main de libre et caressa délicatement la joue, enlevant les larmes. 

"Je suis désolée…"

Quelqu'un toussa dans le coin de la chambre, attirant l'attention de tout le monde sur lui. L'homme s'avança, un sourire placardé sur son visage. 

"Enchanté, je me nomme Jean, je suis le collègue de travail de Lara.

"Ooooh, c'est donc vous! Enchanté, Nastasya. Lara m'a souvent parlé de vous et vos idées quelque peu insolite."

Julius fronça les sourcils. L'activité professionnelle de Lara n'avait jamais été clairement énoncé, laissant chez lui un malaise assez malsain. Il savait que ce n'était pas quelque chose de commun et quelque peu louche… De ce fait, il avait toujours eu un doute à réellement énerver un jour la jeune fille. 

En regardant autour de lui, il se rendit compte qu'il était apparemment le seule à être dans l'ignorance. Il toussota à son tour pour attirer l'attention. 

"Excusez moi mais… Collègue de… Travail?

"La blonde n'est pas au courant, Jean.

"Ooooh… C'est celui à qui tu n'as jamais dit car tu trouvais que la peur visible dans ses yeux était jouissive?

"C'est lui.

"Faites comme si j'étais pas là, surtout!

"Je peux lui annoncer?

"Hum… Je sais pas, ça peut être encore drôle…

"Lara, tu m'avais promis de faire des efforts envers mon meilleur ami! 

"Mais j'en ai fait!" 

Nastasya lui jeta un regard étonné. Lara soupira et fit signe à son collègue, lui laissant soin d'annoncer la nouvelle. 

----------------------

Une petite douleur au niveau de la joue réveilla Julius. 

"Qu'est ce… il s'est passé quoi?

"Haaaaaaaaan… La mauviette! Il s'est évanoui! 

"Lara!

"Quoi?!"

Ronald regardait soucieusement son amant alors que Jean rigolait à gorge déployer.

"Tu vas bien mon coeur?"

Julius regarda Ronald puis Lara. 

"A… Attendez!

"Et voilà… le mode bug est enclanché…"

Le geek regarda méchamment sa meilleur amie puis à nouveau la malade.

"C'est une blague?!

"Que t'es une mauviette? Non…

"Tueuse à gage? Rien que ça?! Et toi Nastasya, ça te dérange pas?!

"Julius, calme toi, s'il te plait.

"Mais venez encore dire que je suis le seul que ça dérange!"

Un petit silence s'installa. Jean se racla la gorge et se dirigea vers la porte.

"Bon… J'ai encore du travail moi! Lara… Prend soin de toi et à bientôt!"

Il sortit, laissant une nouvelle fois la chambre dans une tension quelque peu particulière. 

"Lui aussi, c'est un tueur à gage?

"Non… Un policier… Très sympa comme gars, dés que tu as un problème, va le voir, il te donnera toujours de bon conseil. 

"Genre, il vient de t'expliquer comment tuer le médecin pour ne pas payer l'hospitalisation?

"Julius!

"Non, il vient juste de m'expliquer que c'était anormal que mon pneu explose tout seul ce jour là à ce moment là. 

"Comment ça?"

----------------------

Julius entra à toute vitesse dans l'appartement et jeta sa veste sur le porte manteau. Ronald qui entrait plus calmement soupira en ramassant le vêtement pour le pendre. 

"Ca te dérange pas de savoir que ta meilleur amie fait un métier illégal et qu'elle est à l'hôpital car on a essayé de la tuer?

"Julius… C'est sa vie, pas la mienne… 

"Mais…"

Il ne peut continuer sa défense, Ronald venait de le museler de la manière la plus subtil au monde.

"Il me semble qu'on avait commencé une discussion ce matin. 

"Hein?

"Ainsi donc… Mes caresses te manquent depuis une semaine?"

L'informaticien regarda quelque peu surpris son compagnon. Ses joues prirent quelques couleurs quand deux mains s'attaquèrent immédiatement à son pantalon. 

"Mais… Mais bien sur!"

Ils s'embrassèrent voracement, libérant toute la frustration que la semaine avait apporté. Rapidement, ils se retrouvèrent dans la chambre. Ronald suivit une impulsion nouvelle et poussa son amant sur le lit. Il lui enleva ses derniers vêtements et s'installa à califourchon. 

"Aujourd'hui, c'est moi qui dirige."

Julius n'eut le temps de protester que le brun s'était déjà empalé de lui même sur le membre du blond. Il gémit de satisfaction. Dieu que cela l'avait manqué! Et même si le comportement de son amant l'étonnait quelque peu, il était agréablement surpris. Après tout, qui l'eut cru? 

----------------------

"Oh mon Dieu, que c'est… J'adore! 

"Quel magnifique anacoluthe mon amour!"

Julius rigola de bon coeur en resserrant son étreinte autours du brun. Il l'embrassa sur le nez puis plongea sa tête dans l'oreiller. 

"Dodo maintenant…

"A sept heures du soir?

"La faute à qui?!" 

"Tu es tellement adorable…"

Julius se pencha pour embrasser son amant. Les bras de ce dernier s'enroulèrent autours de ses épaules, l'obligeant de se coller contre lui. Julius sourit dans le baiser avant de le rompre tout en douceur. Il regarda amoureusement Ronald tout en passant une main dans ses cheveux. 

"Pas encore assez satisfait mon coeur?

"Arrêtes de dire des bêtises…"

Julius rigola et se laissa tomber à côté de son copain. Ronald vint se réfugier dans ses bras. 

"Je t'aime."

Julius l'embrassa sur le frond.

"Moi aussi, Ronald.

"Demain, on ira acheter des fraises?"

Julius regarda un peu perplexe son amant. 

"D'accord… Cette proposition t'es venue comme ça?

"J'en ai eu envie…"

Un petit silence silence s'installa durant lequel, ils commencèrent à somnoler. Le téléphone se mit à sonner, les ramenant brutalement à la réalité. Ronald regarda le réveil. 

"Deux heures? Qui aurait l'idée de nous appeler à une tel heure? 

"Aucune idée, ce doit être une erreur, laisse sonner…"

Ronald reposa sa tête contre son oreiller vivant, peu convaincu. Le téléphone sonna dans le vide quelques instants avant de s'arrêter. Julius soupira.

"Dodo maintenant."

Ils commencèrent à s'endormir quand le téléphone sonna une nouvelle fois. 

"Ah non!

"C'est peut être important Julius."

Ronchonnant, le blond se leva et sortit de la chambre. Ronald l'entendit décrocher le téléphone. Quelque peu inquiet, il alluma la lumière et se mit à attendre. Le silence dans l'appartement ne lui disait rien de bon. 

"J'arrive tout de suite!"

Le bruit de course réconforta Ronald dans ses soupçons. Julius entra à toute vitesse dans la pièce et prit les premiers habits qui lui tombait sous la main. 

"On a un petit problème, habille toi, tu viens avec moi!

"Qui c'était?

"Victoria. Lara est à l'hôpital, un problème dans son travail apparemment. Nastasya est déjà sur place mais elle a besoin de soutien d'après ce que j'ai compris.

"Ce n'est pas trop grave?

"Aucune idée… Victoria vient nous chercher d'ici cinq minutes et on part directement. C'est moi qui offre le café!"

Ronald eut un bref frisson puis s'exécuta dans la seconde. Une fois prêt, Julius partit dans la cuisine préparé un termo de café. Il sentait qu'ils n'étaient qu'au début des surprises. 

-------------------------------

Nastasya se moucha une nouvelle fois, vidant la boite de mouchoir et obligeant Ronald d'aller chercher une nouvelle. Julius lui tapota gentiment le dos tout en la berçant dans ses bras. Victoria déposa le magazine qu'elle venait de finir pour la  quatrième fois de lire. Elle prit le termo et le secoua. 

"Vide… 

"La machine est au bout du couloir…

"Merci Julius… Quelqu'un en veut un tant qu'on y est?

"Prends en deux, Ronald en voudra certainement un en revenant.

"Ok…"

Elle partit d'un pas lourd vers la machine. Julius serra un peu plus Nastasya contre lui en la sentant frissonner. 

"Tu devrais te reposer un peu…

"Je lui avais dis de ne pas rentrer cette nuit, d'attendre demain matin. Pourquoi est ce qu'elle ne m'a pas écouté? 

"Tu connais Lara, toujours a en faire qu'à sa tête…"

Il n'en fallut pas plus pour que le torrent de larme reprenne. Il n'avait jamais eu beaucoup de tact avec les gens… C'était dans ces moments là qu'il le regrettait le plus. Victoria revint à cette instant.

"Quatre heure et demi du matin! Dormez bonne gens!"

Elle tendit le deuxième café au brun qui revient au même moment. 

"Merci… Toujours pas de nouvelle?

"Non…"

Ils s'assirent à leur tour, reprenant l'attente pesante. 

-------------------------------

Quarante minutes plus tard, Victoria s'était endormie contre Ronald qui dormait lui même contre Julius. Celui ci parlait avec sa meilleure amie, essayant de lui faire changer quelque peu les idées. C'est à cette instant qu'une infirmière sortir des urgences et se dirigea vers eux. 

"Êtes vous la famille de madame Von der Croft?

"Nous sommes des proches, elle va bien?"

Julius donna un rapide coupé de coude à Ronald qui ronchonna mais se réveilla bien vite en voyant la dame en face d'eux. 

"Le médecin souhait vous voir, suivez moi."

Ils se levèrent et suivirent de prêt l'infirmière. Ils entrèrent dans le bloc urgence et prirent l'ascenseur. Ils arrivèrent dans un étage silencieux. L'infirmière les amena dans une salle d'attente où un homme attendait, un café à la main. Il se leva en les voyant entrer. 

"Bonjour, je suis le médecin Van Den Benden. C'est moi qui ai prit en charge madame Von der Croft. Vous êtes de la famille?

"Je suis sa colocataire, Anastasya Alywin. Nous sommes ses amis."

Le médecin hocha gravement de la tête. 

"Je ne peux vous en dire énormément dans ce cas. Elle est aux soins intensifs pour l'instant. Les dommages du à son accident de voiture était assez important, nous avons du l'opérer. Elle va bien, son état est stable pour l'instant. Nous ne pouvons vous en dire plus. Avez vous des contacts avec la famille?"

Un silence s'installa dans la pièce. Anastasya se laissa tomber sur un siège, toute la tension se relâchant d'un coup. Ronald décida de prendre la relève. 

"Nous connaissons bien sa famille. Est-il possible de la voir maintenant?

"Pas pour l'instant. Nous allons d'abord attendre son réveil. Elle va avoir besoin de beaucoup de repos. J'aimerai également m'entretenir avec sa famille, pourriez vous nous nous donner un numéro pour les joindre?

"Bien sûr…"

-------------------------------

Mot de l'auteur Bon... Ce chapitre est moins chouette que tout le reste mais j'avais envie... D'un peu changer, mettre un peu d'action dans tout ça et pi... Lara, elle a pas un boulot des plus calme quand même =o Fallait bien qu'il y ait un problème un jour ou l'autre =o

La sonnette retentit dans la maison. Peu de temps après, Ronald ouvrit la porte à son nouvel ami. 

"Salut beau gosse! Tu m'attendais?

"On a examen de mathématique dans deux jours et tu y comprends rien, c'est pas le moment de faire de l'humour!"

Le brun tira le bras du plus âgé, refermant brutalement la porte derrière lui. 

"M'man! On va étudier dans ma chambre!

"Je vous appelle pour manger!"

Moins de trente seconde plus tard, ils se retrouvèrent dans la dite chambre où trainaient fièrement une table et deux chaises.

"Vas y installes toi! On va commencer directement!

"Et j'ai pas le droit à mon petit bisou de bienvenue avant?

"Simplet…"

Julius eut un petit rire et prit Ronald dans ses bras. Il l'embrassa avant de lui ébouriffer les cheveux. 

"Merci de t'occuper de mes mauvais points en math!

"Pas de quoi…"

Aussi rouge que les coquelicots, il se dégageât de l'emprise du blond et s'assit à une chaise. il ouvrit son cours en invitant la deuxième personne à le rejoindre. 

"J'ai fait un petit planning, on a pas beaucoup de temps, mais c'est faisable!"

Julius soupier, déjà fatigue de son week end… Il allait le regretter… 

--------------------------------

"Mais… Mais c'est simple!

"Ah bah oui, c'est hyper simple! Mais pourquoi on doit intégrer ce truc et pas le six…

"Mais… Mais parce que c'est une constante! 

"Mais comment tu le sais?!"

Ronald se pinça l'arrêt du nez… Ca allait être très long…

"Les garçons! On mange!"

Ronald regarda sa montre en vitesse.

"Ok, quarante et une minutes de pause et pas plus!

"Quoi?! Mais c'est de la tyrannie?! 

"Fallait réfléchir avant de venir!"

Il embrassa rapidement Julius et partit comme une fusée en rigolant dans la cuisine. Le blond fut surprit un bref instant avant de descendre à son tour. Il n'avait pas énormément de temps alors autant en profité avant de reprendre la torture. Arrivé dans la cuisine, la mère l'interpella immédiatement. 

"Julius, un peu de salade de pâtes? Sinon, j'ai aussi de la salade nature! Ou préfère tu du pain tout simplement? Dans ce cas, j'ai du jambon, du fromage, du pâtée, du…

"Maman! Laisse le se servir! Il est assez grand pour ça…

"Que souhaits tu boire alors? J'ai…

"Maman on étudie donc de l'eau sera parfait."

Julius regarda l'échange un brin étonné. C'est lui où… tout ce qui venait d'être dit le concernait sans qu'il ait pu y placer un mot? Il s'installa à côté de Ronald sans plus attendre et se mit à manger à son tour, écoutant d'une oreille les discussions entre la petite famille. 

-----------------------------------

"Julius! C'est un vecteur directeur! Cela se voit à trente kilomètres ici!"

Le blond soupira de désespoir et laissa tomber sa tête sur le bureau. 

"J'abandonne… Les maths, c'est pas pour moi!"

Il se leva pour se laisser tomber sur le lit. Il détestait les jours comme ça! Il comprenait rien à ces foutus exercices, c'était pas ça faute! Une migraine s'abattait aussitôt le cours ouvert… Mais… Peut être que… Il eut un petit sourire puis demanda d'une voix enfantine.

"J'ai droit à un petit bisous?"

Un petit silence s'installa dans l a chambre. Le bruit caractéristique d'une chaise qu'on bouge se fit entendre. De nouvelles feuilles de math apparurent devant les yeux de Julius. Il sentit un souffle chaud prêt de son oreille s'ensuivit d'une voix sensuelle. 

"Résous moi cette exercice et tu auras droit à un bisous…"

Julius gémit de désespoir mais prit quand même le crayon en main. 

"Bon… J'imagine que ces deux là sont les vecteurs directeurs…

"hum-hum.

"… Celui là le vecteur de translation?

"Oui, mais sais-tu pourquoi?

"Car le hasard est avec moi?"

Ronald le regarda d'un air désespéré. Il lui piqua le crayon et expliqua une nouvelle fois. 

"Ah mais ouais!

"Tua s compris?

"Mais c'est simple! Donc, on fait comme ça et là, on fait les trucs bizarres!

"Les paramètres, oui…

"Mais c'est tout con!

"C'est ce que je te dis depuis le début…"

Les yeux brillants de bonheur, Julius n'osait y croire. Il venait de comprendre les mathématiques! Ronald se rapprocha un peu de lui. 

"Maintenant, si tu le souhaits toujours, tu as droit à ton bisous…"

Il n'en fallait pas plus au blond pour craquer. Il captura doucement les lèvres du plus jeune, partageant un baisé empli de chasteté et de tendresse. ll voulut approfondir cette instant mais son professeur de rattrapage coupa court à l'échange. 

"Bien… Maintenant passons à un autre exercice.

"Hein?

"Peut être que pour celui ci aussi tu auras droit à un bisous."

Un petit regard en coin lui fit très clairement comprendre les arrières pensées de son ami. Il roula des yeux mais s'exécuta avec grande joie. Ils continuèrent à faire plusieurs exercices que Julius réussissaient avec une aisance nouvelle. Il avait à chaque fois droit à son petit bisous de récompense. Mais un détail l'énervait à chaque fin d'exercice… Ronald avait le chic de couper le baisé au moment où il voulait approfondir l'échange. Une nouvelle frustration qui s'ajoutait à sa longue liste. Il allait pas tenir à ce rythme, il en était intimement persuadé. 

"Mais c'est très bien tout ça! Tu vois quand tu veux… Alors maintenant… Tu vas me donner une définition…"

Peu de temps après, ils s'échangèrent un nouveau baisé. Mais à la différence que.. Julius ne laissa pas Ronald rompre le bisous comme les fois précédente. Il l'emprisonna dans ces bras et le fit soudainement basculé. Il s'installa confortablement sur ses hanches et mit toute la passion qu'il avait en lui dans le baisé. 

Un peu surpris au début, Ronald ne se posa pas plus de question. Il profita de l'instant, savourant ces douces lèvres posées sur les siennes. Lara pouvait dire tout le mal qu'elle voulait sur ce garçon, il n'en était pas moins beau et toujours aussi doué pour embrasser. Un peu maladroit, il posa ses mains sur les épaules. Julius y vit une invitation et se pressa un peu plus contre son corps. Une de ses mains s'insinua discrètement sous son t-shirt. 

Un frisson parcourut la colonne vertébrale de Ronald avec le contact froid contre son ventre. Il sentit la main remonta doucement vers ses boutons de chair et paniqua un bref instant. Il rompit le baisé et tourna sa tête, empêchant Julius qui s'apprêtait à repartir à l'attaque. 

Un petit silence s'installa, laissant les joues de Ronald prendre une jolie couleur cramoisie. Il se racla la gorge. 

"Hum… Je pense que… Qu'on a bien étudié aujourd'hui… On peut peut être… s'arrêter."

Comprenant très clairement le sous entendu dans la phrase, Julius tenta le tout pour le tout pour détendre l'atmosphère: il souleva le t-shirt du brun et fit un bisous bruyant sur son ventre. Ronald se tendit sous le chatouillement soudain et laissa un cri lui échapper. Il prit son oreiller et l'envoya dans la tête de Julius qui se mit à hurler de rire. 

"Les enfants! On maaaange!"

Julius regarda sa montre… Déjà 19 heures?!  

"Comment t'es-tu intéressé à Ronald?"

Un petit silence s'installa dans le salon.

"Comment…"

Lara fronça les sourcils, toutes trace d'amusement avait fui son visage. Julius avala difficilement sa salive. Son compagnon, un peu surpris, releva la tête.

"Julius?

"On a pas le droit à un Joker?

"Non…"

Le ton tranchant de Lara fit descendre encore plus la température de l'appartement. Laurent se mordit la lèvre, il avait encore réussit à mettre les pieds dans le plat… La jeune fille se pencha en avant, posant ses coudes sur ces genoux. 

"Dis moi Julius… Est ce vrai toutes ces rumeurs que j'ai déjà entendu? Tu aurais parié de te faire mon meilleur ami?"

Un nouveau silence s'installa. Ronald s'était complètement relevé, regardant son amant avec de grand yeux. Le blond n'osait relever son regard. Nastasya se leva d'un bond. 

"Comme tu l'as si bien dit, ce ne sont que des rumeurs, pourquoi s'en préoccuper?"

Elle eut un rire quelque peu forcer.

0px 0.0px 0.0px; font: 12.0px Helvetica; min-height: 14.0px;"> 

"Quelqu'un veut encore à boire?

"Demande à ton ami, il doit avoir la gorge sèche pour ne pas savoir répondre."

Julius releva la tête.

"Ce n'est pas ce que tu crois!"

Marguerite poussa un petit cri horrifié. Une tension s'installa petit à petit dans la pièce. Mario se releva, entrainant sa femme avec lui.

"Nous, on va vous laisser! Ce n'est pas très bon pour la futur maman de rester aussi longtemps éveiller!

"Vous repassez par Mont-Saint-Guibert?

"… Non mais on peut faire un détour.

"Seb, tu viens dormir chez moi?

"Oh oui, c'est une bonne idée!"

Cinq minutes plus tard, Victoria se préparait à son tour à partir. Elle demanda avant de s'en aller si les deux dernières jeunes filles ne voulaient pas être raccompagner.

"Ne t'inquiète pas Victoria! Lara a un kot dans les environs! On ira dormir là."

La tête de Nastasya prouvait son envie de partir dans la minute mais son inquiète envers les trois dernières personnes étaient trop fortes. 

La porte claqua une nouvelle fois, laissant le silence s'installer encore plus lourdement que précédemment. Lara regardait toujours aussi froidement Julius qui regardait ses pieds et Ronald essaient de retenir ses larmes. Elle alla poster derrière sa petite amie. 

"Lara, on fera peut être mieux d'y aller à notre tour je pense…

"Pas tant que je n'aurai pas eu ma réponse!

"Lara, s'il te plait…"

C'était Ronald qui venait de parler d'un ton larmoyant. Sa meilleur amie voulut parler à son tour mais une forte pression à son épaule lui déconseilla. Elle se leva furieuse et sortit à son tour de l'appartement. Nastasya secoua la tête et alla prendre leurs affaires. Elle souhaita en vitesse une bonne nuit et partit elle aussi. Ronald porta son attention sur Julius qui n'avait toujours pas bougé. 

"Ce n'est pas vrai, n'est ce pas? Ce n'est pas un pari?"

Le blond soupira en relevant la tête. 

"Je suis désolé… Je… Je pensais pas devoir un jour te l'expliquer…"

Quelques larmes quittèrent le yeux du brun. Julius voulut le prendre dans ses bras mais il se leva malgré sa jambe pour s'asseoir à l'autre bout de la pièce. Aïe… Il était déçu. 

"Tu te souviens surement de Dorian et de Kevin à l'école… On aimait bien faire des paris un peu stupide entre nous. Ils étaient toujours étonnés de ma facilité à draguer les filles alors ils m'avaient lancé le défi de faire de même avec un garçon… En choisissant évidemment le garçon! C'est sur toi que c'est tombé…"

Un petit reniflement se fit entendre. Julius se leva et se mit à genoux devant son amant. Ronald détourna le regard, refusant de le regarder dans l'immédiat. 

"Tout le monde te considérait un peu comme un être bizarre… T'avais des bons points, tu étais sur ta planète, tu t'habillais et parlais différemment des autres… Je m'attendais pas à rencontrer un être sensible et adorable. Je m'attendais à un ado mal dans sa peau, qui en veut à ses parents et qui fait un peu n'importe quoi pour se remarquer… 

"Ils ont du être content de voir l'anormal de la classe se laisser faire par toi!

"Pas vraiment en fait…"

Ronald reporta son regard interrogateur sur lui.

"Comment ça?

"Je leur ai dit que je n'avais pas réussi fin d'année… Depuis la fin de la rhéto, je ne les ai plus jamais vu…

"… pas réussi?

"J'avais peur qu'ils viennent t'ennuyer alors j'ai préféré ne rien dire…"

Le brun eut un petit rire nerveux. Il passa une de ses mains dans les cheveux de Julius.

"A partir de quand ce n'était plus un pari pour toi?"

Le blond se gratta l'arrière du crâne, un peu gêné par la question. Il s'éclaircit la voix avant de répondre. 

"La… La première fois qu'on s'est embrassé, j'ai été un peu surpris… Enfin je veux dire… Je m'attendais pas à aimer ça…"

A sont tour, il eut un petit rire. Il regarda le brun dans les yeux, ses mains se posèrent sur ses hanches qu'il avait tellement l'habitude de toucher.

"Réellement me rendre compte que j'étais sous ton charme… Quand on a révisé math ensemble et tes techniques pour me faire réciter. Là, j'ai craqué!"

Ronald rougit à ce souvenir. Il alla niché sa tête dans le creux du cou. Ses bras encerclèrent ses épaules dans un geste de possession. Il se mit à embrasser délicatement chaque centimètre carré accessible de son cou. Il se rapprocha doucement de l'oreille qu'il se mit à mordiller.

"Moi, c'est le jour où tu m'as incité à dormir chez toi… Jamais je n'aurai cru te voir avec un torse aussi bien foutu…"

Julius y vit très clairement une invitation à changer de discussion. Il embrassa avec fougue le plus jeune. Leurs mains se firent plus coquines et très vite ils se retrouvèrent à même le sol aussi nu que le jour de leur naissance. 

Le blond se retrouva de force allongé, le blond le dominant malgré sa patte folle. Après un dernier baisé, sa langue partit tracé un chemin sur le torse de son amant. Arrivé au fruit défendu, il n'attendit pas une seconde de plus et le prit entièrement en bouche. Julius lâcha un long gémissement. Dieu, qu'il préférait les fins ça comme fin de soirée. Ronald pouvait bien être une personne naïve, il pouvait aussi être très douer dans certain domaine! 

La respiration saccadée, il se sentit partir dans un univers de plus délicieux. Il se délivra dans un râle de jouissance, se cambrant sous la force de son plaisir. Les yeux fermés, il soupira de bonheur. Un rire délicat se posa au creux de son oreille. 

"Tu refais surface mon amour?

"La vie est belle…"

Sa main rejoignit le panier de son amant. Il ouvrit lentement les yeux, croissant le regard chocolat qu'il aime tant. Sa seconde main partit caresser sa joue. 

"Je t'aime, surtout n'en doute pas…"

--------------------------------

Mot de l'auteur Bon... C'est pas le meilleur mais voilà... Pour changer un peu xD Enfin, maintenant j'ai plein d'idée un peu plus drôle, promis ;D